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Enjeux prioritaires 2025-2026

L’industrie hôtelière réclame des mesures concrètes

Le poids du secteur hôtelier au Québec

Le secteur de l’hébergement touristique constitue un pilier économique et social majeur du Québec. En 2025, on dénombre près de 17 000 établissements d’hébergement touristique enregistrés, dont environ 2 000 hôtels, 660 gîtes, 14 300 résidences de tourisme et 75 auberges de jeunesse. L’industrie hôtelière génère plus de 3,5 milliards de dollars en retombées économiques annuelles et soutient directement 33 000 emplois dans toutes les régions du Québec. Elle agit comme moteur d’attractivité et de vitalité régionale, contribuant à la qualité de vie des collectivités et au rayonnement international de la destination québécoise.

L’Association Hôtellerie du Québec (AHQ) et ses partenaires régionaux identifient trois grands axes d’intervention qui rassemblent les principaux défis exprimés par les gestionnaires d’établissements. Ces axes traduisent les priorités concrètes de l’industrie et appellent à des actions coordonnées entre les différents paliers de gouvernement.

Main-d’œuvre et
enjeux sociaux

Constat:
Les établissements peinent à recruter et à retenir le personnel nécessaire à leur fonctionnement, compromettant la qualité de l’accueil et la pérennité des opérations. Parallèlement, les enjeux de cohabitation sociale dans certaines zones urbaines affectent directement la sécurité du milieu de travail et l’expérience touristique.

Les hôteliers demandent :

  • Le renouvellement accéléré des permis de travailleurs étrangers temporaires (TET) déjà présents au Québec.
  • Un relèvement du plafond des TET pour combler les postes qui demeurent vacants
  • Un plus grand nombre d’étudiants étrangers dans les programmes de tourisme et d’hôtellerie.
  • Des passerelles plus accessibles vers la résidence permanente
  • Des investissements accrus en santé mentale, logement supervisé et sécurité publique.

Concurrence déloyale des OTA et complexité réglementaire

Constat:
Les hôteliers québécois évoluent dans un environnement commercial et réglementaire particulièrement complexe, marqué par la coexistence de plusieurs types d’activités au sein d’un même établissement : hébergement, restauration, spa, piscines, salles d’entraînement, événements corporatifs, activités récréatives, etc. Chaque secteur est soumis à des normes distinctes édictées par différents ministères et municipalités, souvent sans coordination ni harmonisation. Cette multiplicité d’exigences crée une charge administrative disproportionnée et un risque constant de non-conformité involontaire, même pour les exploitants les plus rigoureux.

Sur le plan commercial, les plateformes de réservation en ligne (OTA) comme Booking.com, Expedia ou Agoda imposent toujours des clauses de parité tarifaire interdisant aux hôteliers d’offrir des prix plus avantageux sur leurs propres canaux de vente, des conditions qu’elles-mêmes ne respectent pas toujours, accentuant l’asymétrie commerciale entre les plateformes et les hôteliers.

Les hôteliers demandent :

  • L’interdiction des clauses de parité tarifaire imposées par les OTA.
  • Une campagne provinciale pour encourager la réservation directe auprès des établissements.
  • Une application plus souple des règlements et l’introduction d’un principe de gradation des sanctions, privilégiant l’avertissement avant l’amende.
  • Un renforcement des contrôles visant les hébergements non enregistrés.

Soutien gouvernemental et investissements structurants

Constat:
Le parc hôtelier québécois est vieillissant et les hôteliers doivent investir continuellement pour maintenir leurs infrastructures, améliorer leur performance énergétique et innover. Parallèlement, la compétitivité du Québec repose aussi sur la qualité de ses infrastructures collectives (routes, réseaux ferroviaires, aéroports régionaux, transport collectif et centres de congrès) qui déterminent directement l’attractivité des destinations et leur accessibilité pour la clientèle d’affaires et de loisirs.

Les hôteliers demandent : 

  • La bonification du Programme d’aide au développement des attraits touristiques (PADAT) pour les établissements d’hébergement touristique et revoir à la baisse les seuils d’investissements pour permettre à davantage d’hôtels d’en bénéficier.
  • Accroître le soutien au tourisme d’affaires et à la valorisation des destinations québécoises.
  • Soutenir l’agrandissement et la modernisation des infrastructures majeures telles que le Palais des congrès de Montréal afin d’attirer davantage de congrès internationaux et d’événements d’affaires d’envergure.
  • Améliorer l’environnement d’affaires par un appui accru aux transports structurants permettant de mieux relier les régions du Québec entre elles et faciliter l’accès aux infrastructures touristiques.
  • Réviser le cadre fiscal municipal et provincial applicable aux hôteliers.

Les hôteliers du Québec font face à une concurrence de plus en plus déloyale de la part des plateformes de réservation en ligne. Encourager l’achat local, en réservant directement auprès des établissements, demeure l’un des gestes les plus concrets pour soutenir la rentabilité et la vitalité de notre secteur.

Véronyque Tremblay, PDG, Association Hôtellerie du Québec